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IV


L’AUTEUR ET L’ŒUVRE


Le catalogue de Zanetti attribue l’Entrée d’Espagne à un certain « Nicolais » mentionné au folio 304 r° du ms. XXI. La Curne de Sainte-Palaye a reproduit passivement cette indication. Léon Gautier a cru que ce Nicolas ne formait qu’une seule personne avec le « Patavian » qui se met en scène au folio 214 r° ; et, de 1838 à 1882, presque tout le monde a admis l’existence effective de Nicolas de Padoue comme auteur de l’Entrée d’Espagne[1]. En réalité, comme je l’ai démontré dans mes Nouvelles recherches nous avons affaire à deux poètes bien distincts : un Padouan qui n’a pas voulu dire son nom, et un Nicolas qui n’a pas indiqué sa patrie, mais que nous avons les meilleures raisons de considérer comme Véronais. Au Padouan revient l’honneur d’avoir conçu l’Entrée d’Espagne et de l’avoir rimée jusqu’au vers 15803 :

En pleurèrent environ tuit François.


Le Véronais a continué l’œuvre du Padouan, interrompue par suite de circonstances que nous ignorons. De

  1. Notons que M. E. Stengel, à propos de la publication de l’inventaire des manuscrits français de Francesco Gonzaga, a remarqué avec perspicacité que Nicolas pouvait être le continuateur de l’anonyme de Padoue (Z. f. rom.. Phil., V, 175).