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VIII
LA VERSIFICATION

L’Entrée d’Espagne est formée de tirades monorimes dont la longueur est variable : les plus courtes (tir. XVI et CCCXLVII ont 7 vers, la plus longue (tir. DXLV), 65. L’auteur a cependant eu recours une fois à un autre système : les vers 453-456 (lettre de Marsile à Charlemagne) sont des octosyllabes accouplés deux à deux[1].

Les dix premières tirades sont composées de vers dodécasyllabes sauf, dans les tirades VII et X, trois décasyllabes isolés (vv. 156, 162, 238). La tirade XI commence par des décasyllabes (vv. 286-306) et se termine par des dodécasyllabes (vv. 307-327). Par la suite, l’auteur entremêle capricieusement ces deux espèces de vers : il y a des séries de tirades en dodécasyllabes, d’autres en décasyllabes, d’autres où dodécasyllabes et décasyllabes sont admis concurremment en proportion variable. Le passage d’un mètre à l’autre se fait parfois au cours d’une phrase, sans raison apparente (vv. 306-7, 518-9, 860-1, etc.). Au total, les décasyllabes, l’emportent sur les dodécasyllabes par environ 8634 contre 7107.

La structure de ces deux espèces de vers, conforme, en général, à celle que présentent les textes épiques

  1. Par un procédé analogue, sinon identique, Nicolas de Vérone a écrit en quatrains monorimes une lettre de Charlemagne à Marsile qui forme les vers 2369-3028 de la Prise de Pampelune.