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Sommaire.

avec Garin de Saint-Omer. — Joie de Garin lorsqu’il apprend que Huon est le fils du duc Seguin, qu’il a connu autrefois. Il lui saisit la jambe et baise plus de vingt fois son soulier. Garin lit la lettre du pape, car il était instruit, et cette recommandation l’intéresse plus vivement encore au sort du jeune damoiseau ; il lui demande le but et la cause de son voyage. P. 78-82. — Nouveau récit des malheurs de Huon. — « Je vais à Babylone, au-delà de la mer Rouge, dit-il en terminant, mais je ne sais où trouver Babylone. — Soyez sans crainte, lui répond Garin ; j’ai quatre barges, quatre navires et trois chalands qui courent la mer. Si matin que je me lève, j’ai chaque jour, au logis, dix livres de rente à mon réveil. J’ai une femme et de beaux enfants. Hé bien, femme, enfants, avoir, je quitterai tout pour vous ; j’y suis résolu, et j’irai avec vous souffrir peines et fatigues. Je saurai bien vous conduire, et vous ne manquerez pas de vivres, car j’en ai en grande abondance. — Seigneur, Dieu vous en sache gré, répond Huon. — Beau cousin, reprend Garin, vous passerez cette nuit à mon hôtel, et demain matin, au lever du soleil, nous partirons pour le saint Sépulcre. » En effet, le lendemain, Garin dit adieu à sa femme et à ses enfants, leur promet un prochain retour, fait appareiller un navire abondamment pourvu de vivres, et prend la mer avec Huon et les chevaliers qui l’accompagnent. Notre Seigneur leur donne bon vent, si bien qu’au bout de quinze jours ils débarquent, montent les chevaux qu’ils ont amenés, et ne tardent pas à arriver à Jérusalem. P. 82-85. — Leur visite au saint Sépulcre et au temple où Dieu lui-même chanta la messe. — Prière de Huon : il demande à Dieu de lui permettre d’accomplir son message et de revenir faire sa paix avec