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Sommaire.

les deux adversaires, l’abbé va au moutier s’agenouiller devant l’autel et prier pour Huon. P. 45-51.

Il est midi, et le combat va commencer, quand Charlemagne s’écrie : « Barons, faites-les revenir ; j’ai encore à leur parler. » On les ramène, et l’empereur leur annonce qu’il les met hors la loi. Ce ne sera point assez que l’un des deux ait tué son adversaire ; il faudra encore qu’il ait tiré de lui l’aveu de son crime, sinon le vainqueur perdra sa terre. — « C’est une cruauté, s’écrie Huon. — C’est une injustice, dit le duc Naimes, car on voit souvent mourir un champion sans qu’il puisse prononcer une parole. — Peu m’importe, répond l’empereur ; il en sera ainsi. » On remmène au camp Huon et Amaury, et on les met aux prises. — Combat des deux champions. P. 51-58. — Prière de l’abbé de Cluny. P. 58-62. — Après une longue lutte, Amaury, blessé par Huon, implore sa merci. Le damoiseau se laisse fléchir, il tend la main pour recevoir l’épée d’Amaury ; mais le traître lui en donne un tel coup sur le bras qu’il lui brise trois cents mailles de son haubert. — « Ah ! traître, ah ! larron, » s’écrie Huon, et d’un furieux coup d’épée il lui tranche la tête. Mais il n’a point tiré de lui l’aveu de son crime. À cette pensée, il éprouve une douleur qui ne saurait se rendre. Il prend la tête d’Amaury, l’attache à l’arçon de sa selle et revient avec le duc Naimes au palais de l’empereur. « Sire, lui dit-il, voici la tête du traître ; rendez-moi ma terre, je vous prie. — Gentilhomme, dit Charles, au duc Naimes, le meurtre a-t-il été avoué ? — Sire, répond Naimes, je n’ai pas entendu l’aveu. Huon s’est trop hâté ; Amaury n’a pas eu le temps de confesser son crime. — Huon, reprend Charlema-