Ne d’Agollant aussi, que tant fist de damaige
Au boin roy Charlemaine, le gentil et le saige ;
Signour, c’est d’un noble homme que fuit de grant linaige
Et que fuit prous az armes et de grant vasselaige,
Et souffrit moult de mal oultre la mer salvaige :
Signour, c’est[1] de Huelin de Bourdialz l’eritaige,
Le filz dou duc Seguin qui fuit cortois et saige,
Qui fist tant de biaulz fait ou tempz de son éaige.
Mais ancor en fist plux Huelin par son bernage,
Ainsi que vous orés ains que moult loing estarge. Etc.
Cette première tirade de quarante trois vers est un préambule qui ne se trouve pas dans la version du manuscrit de Tours. Le début de cette version ne se reconnaît que dans la tirade suivante :
Signour, or escoutez, que Dieu vous puist aidier !
Et vous orés chanson que moult fait à prisier,
Qui est de noble histoire c’on doit auctorisier,
De Huelin de Bourdialz le nobille guerrier,
Que tint toute Bourdelle et le noble heritier,
Et d’Auberon le roy qui bien le volt aidier,
Ensi que vous orez s’on laixe lou noisier,
Ceu fuit à Pantecouste c’on debvoit festiier,
Charle fuit à Paris en son pallais plennier ;
Là tint cour de cez homme, d’Allemans et Bauwier,
Borguignon et Flamant, et avec Hanuiier,
Lorain et Angevins, Bretont et Bairruier. Etc.
La première tirade est tout entière en vers alexandrins, et, comme on le voit, la seconde débute aussi en vers de même mesure ; mais à partir du trente-septième vers de cette tirade, le mètre change brusquement ; le poëme se conti-
- ↑ Le manuscrit donne c’este.