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Préface.

nous, au commencement de ce siècle, Sotheby a composé une pièce (a masque) intitulée Oberon or Huon de Bordeaux ; mais le sujet en est tiré du poëme de Wieland.

Enfin, c’est aussi en Angleterre qu’a été représenté pour la première fois l’Oberon de Weber. En 1824, le directeur du théâtre de Covent-Garden avait obtenu de l’auteur du Freyschutz la promesse d’une partition nouvelle. Entre plusieurs sujets qui lui furent proposés, Weber choisit celui d’Oberon, que Wieland avait rendu populaire en Allemagne, et qui déjà y avait servi de thème à une composition musicale de Wranistcky[1]. Un libretto fut écrit, et comme de raison en anglais. Mais Weber ne savait pas l’anglais ; il se mit en devoir de l’apprendre, il y consacra un an, employa plus de trois mois à lire la pièce, et n’eut achevé sa partition qu’au bout de dix-huit mois. La première représentation eut lieu le 12 avril 1826 avec un éclatant succès, Weber mourut le 5 juin de la même année. M. Castil Blaze essaya de faire en France pour l’opéra d’Oberon ce qu’il avait fait pour le Freyschutz ; mais son travail n’arriva pas jusqu’à la scène. C’est seulement le 27 février 1857 que l’Oberon de Weber a été représenté pour la première fois à Paris, au théâtre Lyrique[2].

Wieland, qui a fourni le sujet de cet opéra, à quelle source avait-il puisé lui même ? Il a pris soin de nous renseigner à ce sujet dans la pré-

  1. En Danemark aussi le sujet d’Oberon avait été dès lors mis en musique par M. Kunsen. (Paroles de M. Baggesen.)
  2. Nous avons pensé que ces détails, peu connus, ne sem-