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cxiv
Sommaire.

maison de Garin de Saint-Omer et annonce à la femme de Garin la mort de son époux. — De Brindes, Huon se rend à Rome, où le pape le reçoit avec grande joie, entend le récit de ses aventures, le confesse, baptise Esclarmonde, et unit les deux amants. P. 257-261.

Arrivée de Huon à Bordeaux. — Dès qu’il aperçoit les remparts de la grande cité, il les montre à Esclarmonde : « Dame, lui dit-il, voilà la ville qui sera votre douaire. Ma terre n’est maintenant qu’un duché ; mais, s’il plaît à Dieu, ce sera un royaume à mon retour de France. — Ne vous vantez point, dit Jérôme, vous ne savez encore ce que vous pourrez faire ; mais chevauchez et hâtez-vous d’arriver à l’abbaye de Saint-Maurice-es-Prés, qui n’est pas loin d’ici. Vous y pouvez hardiment entrer, car Charlemagne en est l’avoué, et c’est de lui que l’abbé et ses moines la tiennent. » — Huon dépêche un messager à l’abbé pour lui annoncer son arrivée. — L’abbé et les moines viennent processionnellement à sa rencontre et le reçoivent avec grand honneur : « Sire, lui dit l’abbé, s’il vous était agréable, je ferais mander votre frère Gérard. » — Huon accepte de grand cœur, et l’abbé envoie son écuyer à Bordeaux. — Consternation de Gérard en apprenant le retour de son frère. — Avant de se rendre à l’abbaye, il fait part de la nouvelle au traître Gibouart, son beau-père. « Je ne sais quels diables, lui dit-il, ont ramené ici mon frère : il est à Saint-Maurice, d’où il partira demain pour aller en France. Il rentrera sans doute en possession de sa terre, et moi, je n’en garderai pas un pied. Quel conseil me donnez-vous ? — Soyez sans crainte, répond Gibouart, vous me demandez un conseil, le voici : Il y a un bois aux environs de l’abbaye ; j’irai m’y embusquer avec