’antique symbole du serpent dont la
tête se replie vers la queue, figurerait
assez bien, en ce moment,
la destinée du poëme que nous publions.
Il y a quelques mois à peine que paraissait, dans une nouvelle Bibliothèque
bleue, une dernière rédaction de l’histoire merveilleuse
de Huon de Bordeaux, encore une fois
remaniée, transformée, rajeunie, si tant est que
ce soit là un rajeunissement[1]. Dans le même
temps, nous travaillions, en sens inverse, à
faire reparaître sous sa forme primitive le texte
le plus ancien de cette légende poétique, et voici
qu’aujourd’hui ces deux extrémités se rejoignent.
De l’une à l’autre on peut compter au moins six siècles et demi, durant lesquels Huon de Bordeaux et son puissant ami Oberon ont obtenu un succès dont les phases ont été plus ou moins brillantes, mais dont le cours ne s’est jamais in-
- ↑ Paris, Lécrivain et Toubon, 1859, gr. in-8o à deux colonnes. — Il est curieux de comparer cette dernière version à notre poëme.