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si originale sous certains rapports, a emprunté à celle de la France au moyen âge.

Comme nous l’avons dit plus haut, nous possédons aussi une version en prose du roman de Guillaume, qui a eu plusieurs éditions. Elle porte pour titre : « L’histoire du noble | preux et vaillant chevalier Guil | laume de Palerne et de la belle Melior. | Lequel Guillaume de Palerne fut fils du Roy de Cecille. | Et par fortune et merveilleuse adventure devint | vacher. Et finalement fut Empereur | de Rome sous la conduicte d’un Loupgarou fils au Roy | d’Espaigne. » (Éd. de Costé.) L’auteur ou plutôt le translateur, comme il s’intitule lui-même, paraît être un certain Pierre Durand, bailli de Nogent-le-Rotrou au Perche, cité par Lacroix du Maine dans sa Bibliothèque française (t. II, p. 272, éd. de 1772). Pierre Durand, que nous croyons avoir vécu dans la première moitié du xvie siècle, ne se nomme pas positivement, mais sir Fr. Madden a découvert son nom, qui avait échappé aux recherches de Dibdin, dans un acrostiche de douze vers placé en épilogue : nous supposons même que Pierre Durand a soulevé le voile de l’anonyme plus que sir Fr. Madden ne semble le croire, en se désignant lui-même dans le dernier vers par ces mots :

Doncques ne quiers que en durant durer ;


hypothèse qui nous paraît d’autant plus admissible, que Lacroix du Maine, après avoir mentionné divers ouvrages en vers latins et français composés par Pierre Durand, insiste sur son goût pour les énigmes, dont