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nementation que désigne le mot historié appliqué au premier, à moins qu’on n’entende par là la petite miniature placée à la suite de l’Escouffle ; peut-être aussi avec cette dernière explication faut-il admettre, malgré la rareté du fait, que la reliure primitive en cuir rouge du manuscrit de Bruges, en passant à Bruxelles, a été remplacée par une couverture de cuir noir, à deux clouans, ce qui réduirait les deux manuscrits à un seul, identiques, disons-nous, par la disposition de l’écriture et qui serait bien celui que nous publions aujourd’hui. On pourrait cependant admettre que, selon toute probabilité, il en a existé encore deux autres qui ont servi à l’auteur de la traduction anglaise et à celui de la translation en prose.

La version anglaise a été composée vers 1350, par un écrivain nommé William, sur le commandement de sir Humphrey de Bohun, comte de Hereford, sixième du nom de Bohun et troisième fils de Humphrey de Bohun, quatrième comte de Hereford, et d’Élizabeth Plantagenet, septième fille d’Édouard Ier ; par conséquent neveu d’Édouard II et cousin d’Édouard III. Sir Humphrey paraît avoir été confondu par Froissart avec son frère Guillaume de Bohun, comte de Northampton, en faveur de qui il résigna, par raison de santé, son office de connétable d’Angleterre ; il avait succédé dans le titre de comte de Hereford, à l’âge de vingt-quatre ans, à son frère John, mort sans postérité en 1335-36 ; il mourut lui-même le 15 octobre 1361 sans avoir été marié. Comme la langue usuelle à la cour d’Angleterre était le français, ce n’est sans doute pas pour son usage qu’il fit faire