Page:Anonyme - Florence de Rome, tome 1.djvu/98

Cette page n’a pas encore été corrigée
92
INTRODUCTION. — CHAPITRE V

§ 3 — Orthographe adoptée pour le texte critique

Les recherches du paragraphe précédent ayant démontré que l’auteur de Florence de Rome était probablement originaire de l’Île-de-France ou de la Champagne occidentale, et qu’il a sans doute vécu dans la première moitié du xiiie siècle, on pourrait être tenté de publier notre texte en employant l’orthographe usitée dans l’Île-de-France pendant la bonne époque de l’ancienne littérature française. Si cependant nous avons conservé l’orthographe, fortement empreinte de traits lorrains, du ms. P, c’est que notre texte critique n’est à l’ordinaire, comme on sait, qu’une reproduction fidèle de ce manuscrit. Dès lors, il nous a semblé préférable de ne pas entreprendre une reconstitution de la vraie orthographe de l’auteur, tentative toujours plus ou moins hasardeuse. Mais toutes les fois que nous n’avons pu, pour une raison ou une autre, adopter une leçon de P, et toutes les fois que nous avons introduit dans le texte un passage omis par ce manuscrit, nous avons préféré donner l’orthographe normale de l’Île-de-France à l’époque en question.

Le texte du ms. P, et par conséquent du texte critique de cette édition, offre l’aspect très fréquent des textes français du moyen âge, écrits par un copiste parlant un autre dialecte que l’auteur de l’œuvre en question, c’est-à-dire qu’il mélange des formes provenant de dialectes différents. Souvent la langue primitive paraît avoir été conservée dans notre manuscrit, peut-être sous une forme quelque peu modernisée (provenant de l’amuïssement de certains sons, etc.) ; mais, à côté de ces formes de l’Île-de-France, il y a un grand nombre de graphies qui, par leur caractère essentiellement lorrain, attestent l’influence du copiste lorrain de la fin du xiiie siècle. Nous indiquerons ci-dessous