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§ 3. — CHOIX DES LEÇONS

§ 3. — Choix des leçons.

Trois des remaniements de la chanson de Florence de Rome, étant très libres, ne nous sont guère utiles pour le rétablissement de notre texte : ce sont le Dit (D), la romance anglaise (R) et le remaniement français en vers alexandrins (Q). Ce dernier étant encore inédit, nous le publions en appendice à ce volume. Quant à la rédaction en prose espagnole (S), elle a, au contraire, une assez grande valeur pour le rétablissement du texte, vu qu’elle est prochement apparentée au ms. P. Toutes les fois qu’elle s’accorde avec (L)M, elle témoigne donc que P est fautif. Néanmoins, quand des vers de P, non donnés par (L)M, n’ont rien qui leur corresponde dans S, il ne suit pas de là nécessairement que ces vers soient interpolés en P, car il est manifeste que S abrège souvent son modèle français.

Si donc, dans un certain nombre de cas, la classification de nos versions indique la leçon à choisir, il y a, d’autre part, une foule de cas où l’on se trouve en présence de deux versions d’égale valeur généalogique : LM contre P(S), M contre P(S) ou L contre P(S). Dans de tels cas, si la bonne leçon n’est pas indiquée par le sens, la mesure ou la rime, le choix de la leçon ne peut, au fond, être qu’arbitraire. Mais comme chaque manuscrit a nécessairement une valeur générale plus grande ou moindre que celle des autres mss., il est naturellement préférable de prendre pour base du texte rétabli le ms. qui semble être le moins corrompu. Or, de nos trois mss, c’est évidemment P qui est le plus près de la source du groupe LMPS.

Le fragment L, qui ne comprend que les vers 1461-1593 (dans un état très mutilé) et 1739-1838 de notre Texte, ne peut naturellement pas entrer en ligne de compte.