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§ 2. — CLASSIFICATION DES MANUSCRITS

les mss. continuent ainsi :

De la dolor qu’elle a se pame mout sovent,
Et la coleur li mue, mout ot foible samblant [1].

S dit de son côté : la vió tan sangrienta, et tan mal ferida de las feridas que le feziera Miles, que la su faz tornara tal como de muerta, et su brial rroto en muchos logares [2]. Que la fin de ce passage n’est pas de l’invention de l’auteur de S, c’est ce qui ressort du fait que P donne au bas de la même page où les vers cités se lisent [3], sans aucun rapport avec les vers environnants [4], un vers ainsi conçu :

Le bliaut quot uesiu dun uermeil aufriquant,


qui a dû originairement avoir sa place après le v. 4103, mais qu’un copiste, après l’avoir omis par mégarde, a ajouté au bas de la page. [5] On est donc très tenté de croire qu’une source commune de MP aura oublié et ensuite ajouté le vers, et que le scribe de P aura copié machinalement ce vers ajouté, tandis que celui de M, avec plus de jugement, l’aura négligé. L’altération du second hémistiche de MP remonterait donc aussi à une source commune. Malgré tout ce qu’il y a de tentant dans cette hypothèse, il ne nous semble pas impossible, vu les nombreuses omissions de M, que M ait omis séparément le vers en question, et que, par l’omission de ce vers, le second hémistiche du v. 4193 ait pris un aspect à peu près identique dans M et P.

11° MS contre LP. Au v. 1818 de notre Texte, M

  1. M présente quelques variantes pour ces deux vers.
  2. Voy. p. 442.
  3. C’est fol. 60 vo,
  4. Les vers 4205 et 4206 de notre Texte.
  5. Ce copiste n’a pas été celui de P, puisque le vers ajouté ne peut pas être la suite du v. 4193, tel qu’il est dans P. D’ailleurs il n’y a pas, dans P, de signe spécial indiquant une correction de la part du scribe.