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APPENDICE


Quetis, malleürieux millez fois s’esclama.
« Par foy », dist il en ly, « li diauble tentet m’a !
Je ressamble a celui, par Dieu qui tout crea,
Que che qu’il tient as mains a ses piés gectet a. 


XLV[1]

1435Moult fu Milles dolans, drois est qu’il lui anoye ;
A lui meïsmes dist : « Bien morir je voldroie,
Quant par my ay pierdu unne si bielle proye ;
Or sui plus que devant en l’amoureuse voie,
Et plus m’esprent li coers et art et me desroie.
1440Par celui saint Signeur qui tous les biens envoye,
Je le volroie avoir, si qu’elle va le voie,
Et ja mais dou royaulme je ne tenisse roie ;
Car tant par est plaisans et bielle et douche et quoye.
Pleuist Dieu que son corps je truisse en la broye,
1445Ja mais a Esmeret je ne le renderoie !
Las ! pour quoy l’a il prise ? Mie ne le cuidoye.
Che c’on poet faire anuit n’est nuls qu’agarder doye
De chi jusqu’a demain, que li solaus flamboye.
Mais, se plus m’avenoit que ja la garderoie,
1450Se peüsse exploittier, point ne me fainderoye.
Par Dieu, trés volentiers Esmeré le tauroie,
Car sans le mien consseil il est mis en la voye
Et pour my s’est hastéz, affin que ne soit moye.
Or seroit moult bien fait, se je le reculloie. »


XLVI [2]

1455Enssi disoit Millons, qui en se chambre estoit,
A la bielle Flourenche moult durement penssoit,
Et Amours par son trait moult fourment le trayoit,

    1433 ressambla c. — 1434 que il

  1. 1435 quil. — 1437 ay manque — 1441 que elle — 1444 Pl. a — 1448 Dechi est écrit en marge — 1449 que jamais nei (?) g. — 1450 Et je p.
  2. 1457 m. fort.