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INTRODUCTION. — CHAPITRE PREMIER

P a beaucoup plus de chances d’être exact. Voici nos preuves en faveur de ce groupement :

1° V. 1784 : L : Atant es uus synagoz, M : A tant estes vus sinagor (hémistiche trop long) — P : Atant ez sinagon.

2° V. 1787 : L : V les .xv. mile, M : O les .xv. mile (hémistiche trop court) — P : O les .iiij. milliers.

3° V. 1800 : L : pleins de grant fierte, M : plein de grant bunte (hémistiche trop court) — P : que tant par ot bonte.

4 ° V. 1828 : L : Et il est venuz, M : E il est uenu (hémistiche trop court) — P : Et il iest (= i est) venuz. Peut-être le copiste du ms. source de LM a-t-il vu dans iest la forme diphtonguée (wallonne) de est [1].

Ces preuves, il va sans dire, ne sont pas absolument sûres, puisqu’il reste toujours possible que P ait corrigé les leçons fautives de la source commune de LMP. Si cependant nous préférons le groupement LM contre P au groupement MP contre L (ces deux groupements étant les seuls admissibles), c’est que P est, en général, un bon manuscrit, tandis que L, si court que soit ce fragment, contient beaucoup de fautes assurées, qui ne se trouvent pas dans les mss. M et P. Nous remplaçons donc le schème de MM. Wenzel et Knobbe (voy. ci-dessus) par le suivant :

  1. On pourrait à la rigueur ajouter le cas suivant : V. 1830 : LM : la seinte comuniun (hémistiche trop long) — P : le saint communion, attendu que communion se rencontre comme masculin (voy. Die afr. Prosaübersetzung von Brendans Meerfahrt, éd. C. Wahlund [1901], p. LII, note 1). Il nous semble cependant plus probable que l’original ait eu sainte communion, d’où, par corruption, la sainte communion dans la source commune de LMP, leçon que P a corrigée en le saint communion.