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§ 2. — CLASSIFICATION DES MANUSCRITS

Quant au rapport que soutiennent entre eux les trois autres mss., LMP, il n’est pas facile de le fixer d’une fiçon absolument sûre, vu le peu d’étendue du fragment L. M. Wenzel et, après lui, M. Knobbe semblent s’être arrêtés un peu à la légère au groupement MP contre L. Car, parmi les cas cités par MM. Wenzel[1]MM. Knobbe [2]L diffère de MP, il n’y en a pas un pour lequel où puisse affirmer que MP donnent la mauvaise leçon [3]. Il nous semble qu’un groupement LM contre

    très simple : Milon enlève sa belle-sœur lorsqu’ils se rendent à la rencontre d’Esmeré (voy. l’App., vers 2365-2484) ; dans MP, Milon se rend d’abord seul à la rencontre d’Esmeré et accuse Florence d’infidélité ; convaincu de mensonge et chassé de l’empire, il retourne à Rome et persuade à Florence d’aller avec lui à la rencontre de l’empereur, après quoi l’enlèvement a lieu (voy. le Texte, t. I, vers 3398-3742). Si l’on suppose que la version de Q est ici la version primitive, pourquoi Milon, après avoir été forcé d’abandonner Florence dans la forêt, n’ose-t-il pas retourner auprès de son frère, puisque celui-ci est censé ignorer sa trahison et qu’il serait facile à Milon d’expliquer par quelque mensonge la disparition de Florence ?

    3° L’épisode, dans MP, du méchant hôte Peraut et de sa femme, la bonne Soplise (voy. le Texte au t. II, vers 5049-5153), qui ne se retrouve dans aucune des autres versions de notre conte, manque également dans Q. Il nous semble fort possible que Q l’ait omis, l’ayant jugé superflu pour la marche du récit.

  1. Ouvr. cité, pp. 35-36. Il s’agit des vers 1740, 1752, 1797, 1801-1804 et 1835 de notre Texte (t. II).
  2. Ouvr. cité, pp. 2-3 (vers 1838 du Texte).
  3. Le seul passage (v. 1752) où M. Wenzel considère décidément la leçon de L comme meilleure n’est pas à retenir, parce qu’en fait P ne donne pas la leçon fautive de M (En poi de ure auom grant perte receue), mais une leçon acceptable : En pou dore auons ore grant perde receue. Dans sa copie du ms. P, M. Wenzel avait omis le mot ore. Cela étant, il n’y a aucune raison de chercher à établir la bonne leçon sur la base de la leçon corrompue de L : En mult poi de terme auoms grant perte eue. — De même, le nouvel argument apporté en faveur du groupement MP contre L par M. Knobbe est à rejeter, parce qu’en fait les mss. MP donnent la même leçon que L (L : eseu aleun, M : escu a leon, P : escu au leon).