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ROMAN DE FLORENCE DE ROME


La endroit vich Florenche (qui ait beneÿchon !),
La plus bielle puchielle qui soit en nul royon.
Elle a le char plus blanche que laine ne coton
Et ossi coullouree que roze de buisson,
240Et s’a les yeux plus vairs que chil de aul faucon
Et les cheviaux plus ghaunes que penne de paon,
S’a le bouche petitte, s’a fourchelu menton,
Le corps droitet bien fait, deliéz sourchils en son,
Le nefz bien entailliet et de bielle fachon,
245fol. 205 r°Mamelettes durettez et poingnans par raison.
Oncques en nulles tieres n’en nulle region
De cha mer ne de la jusques Capharnaon
Ne fu plus bielle chose, et bien en a le non ;
Et avoecq de bonté, de qui elle a le don,
250A elle dous parlers sans nulle mesproison,
Oncques n’en fu si sage depuis tamps Salemon,
N’onques Dieus n’estora boine condition
Dont elle n’ait se part, c’est le conclusion.
Li Dieuesse d’amours, qui porte le pardon
255Pour donner a tous coers tel consolation
C’on n’en polroit trouver le fin ne le coron
.............................. »
Oille le roy Gharssille, si taint conme carbon ;
La li lancha Amours o coer de tel randon
Qu’il s’en senty ferus de l’imflanmation.


VIII[1]

260Quant Gharssille li rois a la chose entendue,
A soy meïsmes dist : « Ne me prise unne grue,
Se Flourenche ne m’est ottroiie et rendue.
Je sui li plus vaillans qui soit desous le nue
Et d’avoir et d’amis et de noble tenue.
265Se li boins empererez avoit ore seüe
Me penssee qui est en amours concheüe,

    240 que nuls faucons — 255 telle — 258 La la

  1. 262 ottrriie — 266 cocheue.