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HISTOIRE DU CONTE

nik [1], la version de Crescentia se retrouve dans des manuscrits du xive siècle [2] sous la forme d’une chanson à part, qui est peut-être un extrait de la Kaiserchronik. En outre, elle est donnée par deux livres populaires [3], dans lesquels c’est ou bien un ange ou bien la sainte Vierge elle-même qui remplit le rôle de saint Pierre, ainsi que par un poème de l’Autrichien Heinrich der Teichner (2e moitié du xive siècle) [4].

Jusqu’à présent nous n’avons vu notre conte rattaché qu’à des personnages fictifs ou vaguement définis. Il nous reste maintenant à parler d’un groupe de versions où l’héroïne est une personne historique, Hildegarde, deuxième (ou troisième) femme de Charlemagne. Ce fut fort probablement un certain maître d’école de Kempten en Bavière, Johannes Birck, qui, en 1484 ou 1485, introduisit dans une chronique sur l’abbaye de Kempten une variante de son invention du miracle de la Vierge, où il attribua le rôle de l’héroïne à la patronne de l’abbaye, la reine Hildegarde. Cette version Hildegarde [5], qui, il va sans dire, manque de toute base historique, diffère par les traits suivants du miracle latin :

  1. Voy. A. v. Daniels, Land-und Lehenrechtbuch, t. I, fasc. V (1860), pp. CL-CLI ; Mon. Germ. hist., Deutsche Chroniken, t. II (1837), pr. 139-143 ; Haupt-Hoffmann, Altdeutsche Blätter, t. I (1836), pp. 300-308.
  2. Voy. Mailáth-Köffinger, Koloczaer Codex altdeutscher Gedichte (1817), pp. 245-274 ; F.-H. von der Hagen, Gesammtabenteuer, t. I (1850), pp. 135-164.
  3. Voy. O.-F.-H, Schönhuth, Historie von der geduldigen Königin Crescentia (Reutlingen, s. d.), et Ein schone und wahrwafftige hystori von einer Kayserin zu Rom, genandt Crescentia (Landshut, s. d.).
  4. Voy. notre ouvr. cité, pp. 169-172.
  5. Voy. K. Reiser, Sagen, Gebräuche & Sprichwörter des Allgäus, t. I (1897), pp. 442-448 (« Hildegard und Taland »).