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INTRODUCTION. — CHAPITRE VII

qu’une variante du miracle de la Vierge qu’on a fait entrer dans le célèbre recueil de contes pseudo-historiques sur les empereurs romains [1]. Cette version, dont le nom a souvent servi à désigner notre conte en général, diffère par les traits suivants du miracle de la Vierge :


Introduction dans laquelle il est raconté comment deux jeunes princes jumeaux, du nom de Dietrich, aspirent à la main de Crescentia, fille d’un roi d’Afrique, et comment celle-ci choisit celui qui était laid, lequel, par ce mariage, devient empereur de Rome. L’empereur part pour une guerre et laisse sa femme sous la garde du frère. Par suite de l’accusation du beau-frère, Crescentia est jetée dans le Tibre, d’où elle est sauvée par un pêcheur, Elle vient ensuite dans la maison d’un duc, dont le sénéchal remplit le rôle de l’assassin. — L’enfant tué est placé entre les bras de Crescentia endormie. — Celle-ci est jetée pour la seconde fois dans le Tibre, d’où la retire cette fois saint Pierre, qui lui confère aussi la faculté de guérir tous ceux qui confessent publiquement leurs fautes (L’épisode du voyage en mer fait donc défaut). — Crescentia se rend d’abord chez le duc, qu’elle guérit de la lèpre, ainsi que le sénéchal. Celui-ci ayant été jeté dans le Tibre en punition de son crime, Crescentia va à Rome, accompagnée du duc. Là, elle guérit son mari et le beau-frère, également atteints de la lèpre. Elle est reconnue à une marque qu’elle a sur le corps. Après avoir vécu ensemble quelque temps, l’empereur et l’impératrice abandonnent l’empire au beau-frère et entrent au couvent,

Outre des remaniements en prose de la Kaiserchro-

  1. Voy. l’édition de Edw. Schröder (1892), pp. 289-314 (vers 11352-12812). Une reconstruction strophique en dialecte bas-rhénan de cette partie de la Kaiserchronik a été tentée par O. Schade, Crescentia, Ein niderrheinisches Gedicht aus dem zwölften Jahrhundert (1853), pp. 69-110.