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INTRODUCTION, — CHAPITRE VII

faire tuer. — Il n’est pas question d’argent pour le voyage de l’héroïne. — L’homme racheté, qui est un malfaiteur, devient le serviteur de l’impératrice et ne tombe pas amoureux d’elle. C’est le capitaine qui, ayant vu l’impératrice, corrompt le serviteur. L’impératrice est enlevée au moment où elle va acheter des marchandises sur le navire. — Les voyageurs, parmi lesquels ne se trouve pas le maître de l’assassin, ne se rencontrent qu’au couvent. — Le beau-frère ne confesse son crime qu’après une seconde sommation.

L’on voit que la version des Gesta Romanorum, à part l’emprisonnement du beau-frère et la condition sociale du mari, ne diffère de la version primitive, quant au fond du récit, que par la façon dont se venge le beau-frère, par l’attitude de l’homme racheté et par l’absence du maître de l’assassin à la scène de reconnaissance au couvent. :

Par notre analyse de la chanson de Florence de Rome, on a déjà pu voir en quoi la rédaction représentée par les mss. P, M et L diffère de la version primitive de notre conte, ainsi que de la version des Gesta Romanorum. Mais, comme l’a montré notre classement des différentes rédactions de Florence de Rome, la rédaction de PML n’est nullement identique à la version primitive de Florence de Rome, telle qu’elle a dû exister dans la seconde moitié du xiie siècle [1]. Cette version primitive du groupe de Florence de Rome, représentée aujourd’hui d’un côté 1o par la chanson du premier quart du xiiie siècle que nous avons publiée dans le second tome de cet ouvrage, avec sa traduction en prose espagnole (S), 2o par le Dit de Flourence de Romme, du commencement du xive siècle (D), et 3o par la romance anglaise (R), de l’autre, par le remaniement français en

  1. Voy. ci-dessus, p. 104.