Page:Anonyme - Florence de Rome, tome 1.djvu/119

Cette page n’a pas encore été corrigée
113
HISTOIRE DU CONTE

anglaises [1] et le remaniement en vers du poète Thomas Hoccleve (environ 1368-1450) [2], de l’autre, une version latine continentale [3] avec deux traductions allemandes [4], se distingue par les traits suivants de la version orientale primitive :

Le mari, qui est empereur de Rome, laisse, en partant pour la Terre Sainte, le gouvernement à sa femme. Celle-ci, obsédée des déclarations d’amour du beau-frère, le fait jeter en prison. À la nouvelle du retour de l’empereur, l’impératrice, accompagnée du beau-frère remis en liberté et d’une nombreuse suite, se rend à sa rencontre. En route, comme les personnages de la suite courent un cerf, le beau-frère veut faire violence à l’impératrice. Ne parvenant pas à ses fins, il l’abandonne dans la forêt, attachée par les cheveux à un arbre, et va raconter à son frère que l’impératrice lui a été enlevée par une troupe d’hommes armés, — Celui qui sauve l’impératrice est un grand seigneur, et c’est sa fille qu’il lui confie. — L’assassin, qui est un sénéchal au service du seigneur, place le couteau ensanglanté dans la main de l’impératrice, dormant à côté de la fille. — C’est la femme du seigneur qui accuse l’impératrice du meurtre et veut la

  1. Voy. l’édition des Gesta Romanorum de Wynkyn de Worde (vers 1510-1515), n° 40 (le seul exemplaire connu de cette édition se trouve à St. John’s College, Cambridge), et Ch. Swan, Gesta Rom. (1824), t. X, pp. cxiv-cxxxii, ainsi que Sir F. Madden, The old English version of the Gesta Romanorum (1838), pp. 251-260 (« Merelaus the Emperour »).
  2. Voy. F.-J, Furnivall, Hoccleve’s Works, t. I (1892), pp. 140-173 (« Fabula de quadam Imperatrice Romana »).
  3. Voy. l’édition des Gesta Romanorum par H, Œsterley (1872), pp. 648-653 (« De Octaviano qui super omnia uxorem dilexit », etc.).
  4. Voy., pour I, Fabeln aus den Zeïten der Minnesinger (1757), pp. 262-271, et H.-F. Massmann, éd, de la Kaiserchronik, t. III (1854), pp. 913-916 (« Von Octaviano dem chaiser » etc.) ; pour II, l’édition des Gesta Romanorum par J.-G.-Th, Grässe (1842), t. II, pp. 152-159 (« Vom Kaiser Octavianus »).