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HISTOIRE DU CONTE

tatare, et que dans une autre des versions arabes [1], ainsi que dans la version tatare, la femme, arrivée au bout de ses malheurs, devient reine et reçoit comme telle les confessions de ses persécuteurs.

Le groupe des Mille et un Jours, qui est représenté par un conte du recueil persan intitulé Al Farag Ba’da Alsidda (La joie après l’affliction) [2] et un conte du célèbre recueil des Mille et un Jours de Pétis de la Croix [3], ainsi que, secondairement, par une « pastorale » basque [4] et un conte grec [5], se rattache, par le fait que l’héroïne devient reine, à la dernière des versions arabes. Le trait particulièrement caractéristique de ce groupe de versions orientales, c’est une introduction qui précède le voyage du mari et qui tend à mettre en lumière la grande chasteté de l’héroïne. Notons aussi que le beau-frère fait introduire un faux amant dans la chambre de sa belle-sœur.

En somme, les différentes versions orientales, parmi

  1. Version Breslau.
  2. Voy. notre traduction dans l’ouvr. cité, pp. 99-111. (« Histoire de l’Arabe, de sa femme Ouriya et de son frère »). L’original se lit dans le ms. Londres, Brit. Mus. Or. 237, fol, 117 b. Il en existe également une traduction turque manuscrite (Londres, Brit. Mus. Add. 7883, fol. 194 a).
  3. Voy. l’édition de 1729, t. V, pp. 241-295 (« Histoire de Repsima »). Outre des réimpressions et des traductions anglaises et allemandes des Mille et un Jours, il faut mentionner des « livres populaires » suédois sur la belle Repsima et un drame en trois actes, basé sur l’épisode du meurtre, publié à Lausanne en 1767, sans nom d’auteur (l’auteur en était Mlle Bouillé, morte en 1816 à Lausanne), sous le titre de Repsima, essai d’une tragédie domestique.
  4. Voy. l’analyse qu’en donne J. Vinson, Le Folk-lore du pays basque (1883}, pp. 344-345 (« La princesse de Cazmira »}. Cette pastorale est probablement fondée directement sur le conte de Pétis de la Croix.
  5. Voy. J.-G. von Hahn, Griechische und Albanesische Märchen (1864), t. I, pp. 140-148 (« Von der Frau, die Gutes thut und Undank erfährt »).