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INTRODUCTION. — CHAPITRE VII

nécessairement que les personnes qui ont eu directement à faire avec l’héroïne se retrouvent toutes à la scène finale ; les criminels seuls racontent comment ils se sont comportés envers la femme.

Le groupe des Mille et une Nuits, qui est représenté par trois versions de cette célèbre collection de contes arabes [1], par un conte du Maase-Buch, recueil de contes juifs du dernier tiers du xvie siècle [2], et par un conte tatare fort défiguré [3], diffère en son ensemble de la version primitive par l’altération de l’épisode du meurtre : dans deux des versions arabes [4], ainsi que dans la version juive, l’enfant est tué par mégarde (ou, du moins, sans préméditation), lorsque l’amoureux veut tuer la femme ; dans la troisième version arabe, ainsi que dans la version tatare, il n’y a pas de meurtre. Ajoutons que l’épisode du voyage en mer ne subsiste que dans l’une des versions arabes [5], ainsi que dans les versions juive et

  1. Voy., pour I (version Montague), l’édition princeps de J. Scott dans ses Arabian Nights Entertainments, t. VI (1811), pp 396-408 (« Adventures of the Cauzee, his Wife etc. ») ; Éd. Gautier, Mille et une Nuits, t. VI (1823), pp. 406-418 (« Aventures d’un Cadi et de sa femme ») ; pour II (version Boulac), A.-E. Zinserling, Der Tausend und Einen Nacht noch nicht übersetzte Mährchen, Erzählungen und Anekdoten, t. I (1823), pp. 268-270 (« Die tugendhafte Israelitin ») ; G.-S. Trébutien, Contes inédits des Mille et une Nuits, t. III (1828), pp. 422-424 (« La Vertueuse Israélite ») ; pour III (version Breslau), J. Payne, Tales from the Arabic, t. II (1884), pp. 5-16 (« Story of the Pious Woman accused of Lewdness »).
  2. Voy. pour cette version, apparentée à la version arabe Boulac, l’édition de Wilmersdorf (sans date), chap. 203, etla traduction française dans notre étude sur le Conte de la femme chaste, etc., pp. 97-99.
  3. Voy. W. Radloff, Proben der Volkslitteratur der Türkischen Stämme Süd-Sibiriens, t. IV (1872), pp. 141-145 (« Das Weib als Fürst »). La version tatare est apparentée de près à la version arabe Breslau.
  4. Versions Montague et Boulac.
  5. Version Montague.