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INTRODUCTION. — CHAPITRE VII

victime elle-même, après qu’ils ont confessé leurs méfaits.

Le conte de la femme chaste convoitée par son beau-frère a depuis longtemps attiré l’attention des savants. Le premier qui ait essayé de dresser une liste des différentes versions fut J.-G.-Th. Grässe dans son ouvrage intitulé Die grossen Sagenkreise des Mittelalters (1842) [1]. Mais ni lui ni ses successeurs immédiats, P.-O. Bäckström [2], F.-H. von der Hagen [3], Sv. Grundtvig [4] et H.-F. Massmann [5], ne parvinrent à grouper ces versions d’une manière satisfaisante, et Grundivig, qui considérait notre conte comme une variante du conte vaguement défini de la « femme innocente persécutée », dont la ballade danoise Ravengaard og Memering lui semblait représenter le type le plus ancien, n’a fait que proposer une hypothèse insuffisamment motivée. Ce fut le regretté savant autrichien Adolphe Mussafia qui en 1865, dans un beau mémoire intitulé Über eine italienische metrische Darstellung der Crescentiasage [6], entreprit le premier un classement systématique des différentes versions. Mais ce classement ne pouvait être considéré comme définitif, car ce n’est pas l’observation des diverses phases de développement du conte qui en a fourni le principe à Mussafia, mais un caractère arbitrairement choisi, savoir le nombre des personnes

  1. P. 286 s. (« Florentia von Rom »).
  2. Svenska Folkböcker, t. I (1845), p. 264 ss. ; t. II(1848), p. 6 s. (« Hildegardis och Talandus »).
  3. Gesammtabenteuer, t. I (1850), p. Cs.(« Crescentia »).
  4. Danmarks gamle Folkeviser, t. I (1853), p. 195 ss. et 203 ; cf. t. III (1862), p. 782, et t. IV (1885), p. 730 (« Ravengaard og Memering »).
  5. Éd. de la Kaiserchronik, t. III (1854), p. 896 ss. et 910 (« Narcissus oder Crescentia »).
  6. Dans les Sifzungsberichte der phil.-hist. Classe der Kais. Akad. der Wiss. (Vienne), t. LI, p. 589 ss.