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CHAPITRE VII — HISTOIRE DU CONTE

DE LA FEMME CHASTE

CONVOITÉE PAR SON BEAU-FRÈRE

Nous avons dit plus haut, au chapitre iii (p. 42), que le sujet fondamental de la chanson de Florence de Rome, les aventures variées de la pauvre impératrice, n’a pas été inventé par l’auteur de notre poème, mais qu’il l’a tiré d’un conte d’origine orientale par l’intermédiaire de quelque version qu’il est difficile de désigner avec précision. En effet, Florence de Rome n’est qu’une des nombreuses versions d’un conte que nous appelons le conte de la femme chaste convoitée par son beau-frère [1], lequel se distingue de tous les autres contes de femmes persécutées et à la fin réhabilitées (Geneviève de Brabant, Berthe, Sebile, la Belle Hélène, la Manekine, etc.) par ces deux traits caractéristiques : 1o le premier (et, dans quelques versions, le seul) prétendant rebuté est le frère du mari, et 2o les persécuteurs de l’héroïne, châtiés par des maladies, sont guéris par leur

  1. Dans le monde des folkloristes, ce conte a longtemps été désigné sous le nom de conte de Crescentia, nom qui nous a paru peu approprié, parce que ce n’est que dans une faible partie des versions du conte que l’héroïne porte le nom de « Crescentia ».