Page:Anonyme - Florence de Rome, tome 1.djvu/108

Cette page n’a pas encore été corrigée
102
INTRODUCTION. — CHAPITRE VI

Enfin, dans le célèbre fableau Des Deux Bordeors Ribauz, dont la composition appartient aussi au xiiie siècle [1], l’un des jongleurs se vante de connaître notre chanson :

Si sai de Florance de Rome.

(Éd. Montaiglon, Rec. gén. et complet des Fabliaux, t. I [1872], P. 12, vers 318)

Outre ces allusions à la chanson de Florence de Rome dans des œuvres du xiiie siècle, il faut encore mentionner qu’une chanson de geste de la seconde moitié de ce même siècle, Yde et Olive [2], contient des imitations évidentes de la chanson de Florence de Rome, ou plutôt de la source commune de notre chanson et du remaniement représenté par le ms. Q [3].

Si donc la mention de « Guillaume de Dole » dans Florence de Rome prouve que cette chanson n’est pas antérieure à l’année 1200, et si d’autre part la mention de notre héroïne dans le Roman de la Violette démontre que le roman de Florence de Rome ne peut guère être postérieur au premier quart du xiiie siècle, c’est avec un certain étonnement qu’on trouve une allusion à l’histoire légendaire de Florence de Rome dans une œuvre qui date probablement de la fin du xiie siècle, La Naissance du Chevalier au Cygne ou les Enfants changés en cygnes, publiée en 1889 par M. H.-A. Todd [4]. Il est raconté dans ce poème comment le roi Lothaire, fils de

  1. Cf. Gui de Bourgogne, éd. Guessard-Michelant (1859), p. ix.
  2. Pour la date d’Yde et Olive, voy. L. Gautier, Les Épopées françaises, t. III² (1880), p. 742.
  3. Voy. R. Wenzel, Die Fassungen der Sage von Florence de Rome (1890), pp. 15, 25-26, 30-31, 50-51 et 60.
  4. Voy., pour la date du poème, G. Paris, Rom., XIX, pp. 320 et 332. Comme la date n’a pu être rigoureusement fixée, il est encore possible de placer la composition de la Naissance du Chevalier au Cygne dans le premier quart du xiiie siècle.