Page:Anonyme - Florence de Rome, tome 1.djvu/104

Cette page n’a pas encore été corrigée
98
INTRODUCTION. — CHAPITRE V

part, la forme du cas-sujet est quelquefois employée comme cas-régime : citez (rég. sing.) 446.

Le cas-sujet des noms et pronoms masculins qui, en latin, n’avaient pas d’-s, ale plus souvent adopté cette désinence : sires 40, 198, 212, 316, empereres 84, 98 210, 304, nostres 198, vostres 316.

Le pronom personnel de la 3e pers. sing. fém.a , comme forme accentuée, [1] : 45, 112, 222, rarement lui : 4079 (corr.).

Le cas-sujet des pronoms relatif et interrogatif est très souvent que [2] : 82, 168, 195, 206, 209, 226, 458, 823. Pour cui il y a qui : 198, 263, 376.

La 1re pers. sing. du prés. de l’ind. a quelquefois une -s analogique : clains 321, doins 362, criens 4982.

Le subjonctif de prendre et venir présenté les formes praigne 302, vienge 1005.

La 3e pers. plur. du parfait des verbes metre, prendre et asseoir est : mistrent 151, pristrent 544, asistrent 2429 [3].

  1. L’auteur, au contraire, disait li (: -i 465, 3868).
  2. Il y a peut-être là un trait d’ordre purement phonétique : e pour i dans une syllabe protonique. Cf. ci-dessus p. 86, note 1.
  3. En comparant les traits mentionnés avec ceux qui caractérisent le langage du copiste lorrain (fin du xiiie siècle) du ms. de Cheltenham, qui contient la chanson d’Orson de Beauvais, publiée par G. Paris en 1899, l’on voit que notre ms. P ne présente pas certains traits lorrains donnés par le ms. de Cheltenham. Ainsi, on ne rencontre pas dans le ms. P : eu pour ui ; a pour un e fermé entravé et pour e ouvert dans le suffixe -ele ; i pour e devant une palatale (à l’exception de l et de n mouillés) ; i pour ie (à l’exception de -ie < -iee) ; oi pour i atone en hiatus ; ou pour o atone devant une nasale : au, eu pour eau, iau < -ellum ; eaul, iaul pour el ; x pour s finale ; g pour gu ; chute de l’r devant s et à la fin des mots ; la graphie fane (< femina) ; intercalation d’un n devant un g ou un j ; les 1re pers. plur. en -iens (voy., pour ces faits plus ou moins caractéristiques du dialecte lorrain, Orson de Beauvais, éd. G. Paris, pp. vii-xviii). Il semble donc que le copiste du ms. P n’ait pas été d’un pays aussi oriental que celui du ms. de Cheltenham. Peut-être notre copiste habitait-il près des limites du dialecte champenois.