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introduction

tout. Le rédacteur du poème français, préoccupé surtout de rattacher l’Élie à l’Aiol, n’a pas pris la peine de changer l’assonance de sa dernière laisse, qui compte ainsi 418 vers assonant en é ; quant à l’auteur de la version norvégienne, il a fini d’une façon normale en mariant Élie et Rosemonde ; ce devait être ainsi que finissait l’original.

Mais ici se pose une question : la fin de la version norvégienne est-elle l’œuvre d’un remanieur français dont le texte aurait été traduit, ou l’œuvre d’un rédacteur scandinave ? Je ne saurais répondre catégoriquement à cette question. Cependant je suis porté à croire que l’auteur de la fin de la saga est un norvégien, peut-être l’abbé Robert, scribe du roi Hakon[1] qui, s’étant d’abord arrêté dans le ms. A à la fin du ms. original, a ajouté ensuite une fin. Ce n’est, je le répète, qu’une supposition, suggérée par la banalité des épisodes et des descriptions de cette fin, qu’un remanieur français eût rendue sans doute plus vivante. Quoi qu’il en soit, pour établir les rapports du texte français et de la saga, il ne faut considérer que la partie commune des deux versions, puisque les deux fins, composées séparément par des auteurs différents, ne peuvent servir de termes de comparaison.


  1. Voy. p. 161.