souvent envahi le bassin de la Loire et ont même séjourné, à plusieurs reprises, sur ses bords[1]. N’est-il pas naturel de voir dans Sobrie, la ville païenne du poème, un des établissements normands des rives ou de l’embouchure de la Loire, Noirmoutiers peut-être[2], et d’admettre que les souvenirs terribles, laissés en Anjou par les invasions normandes, ont servi de base à des traditions locales, qui, en se développant, ont abouti entre autres à la chanson d’Élie ?
Sans vouloir cependant m’avancer trop sur un terrain où les preuves manquent, je résume tout ce chapitre en quelques mots : l’Élie de Saint-Gille est un poème remanié au xiiie siècle sur un original du xiie siècle. Un trouvère qui avait déjà remanié l’Aiol a opéré de même sur l’Élie, et a lié ces deux chansons l’une à l’autre par une transition de son invention.
VI
L’Elissaga.
La chanson d’Élie de Saint-Gille n’a pas eu la vogue européenne de l’Aiol[3] et n’a été imitée que dans