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xv
introduction

(cours), gran 754, etc. (grans), secor 216, 866, etc. (secors) ; — après une voyelle : avra 65 (avras), contralie 992 (contralies), feré 1801 (ferés), gro 1155 (gros), justiche 993 (justiches), le 1775 (les), no 93 (nos), vo 1882 (vos), sou 1447 (sous).

Le t final manque — après une consonne : cor 798, 808, etc. (cort), don 572 (dont), enpoin 327, 341, etc. (enpoint), plor 449 (plort), etc., etc. ; — après une voyelle : lai 2220 (lait), pu 153 (put), tou 376 (tout).

La confusion de l’s et du t a lieu, d’une part, à la fin des mots fort 1983, pont 9, tout 17, 177, etc., qui devraient s’écrire fors, pons, tous, et, de l’autre, dans les mots bruis 841, entens 767, soavès 2022, vens 608, qui devraient prendre un t final : bruit, entens, soavèt et vent.

Cette non-prononciation de l’s explique certaines fautes contre la règle de la déclinaison : auberc 353 pour aubers, jor 810 pour jors, vilain 582 pour vilains etc. ; desloiés 477 pour desloié, detrenchiés 630 pour detrenchié, etc. Dans d’autres cas, cependant, il y a eu évidemment confusion entre le cas-régime et le cas-sujet : amiral 259, 801, etc., pour amiraus, mon pere 2178 pour mes pere, etc. Les noms propres Elie 1677, 2352 et Guillaume 736, 770 ne peuvent prendre l’s réglementaire du sujet sans fausser le vers.

En dernier lieu, je note que le scribe, ou peut-être même l’auteur, montre une grande indécision dans la coupe de quelques syllabes : la finale iés des imparfaits et conditionnels compte dans le vers, tantôt pour une syllabe : comperiés 2040, feriés 2039, perderiés 2294,