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xiii
introduction

IV

Langue du poème.

On verra plus loin que la chanson d’Élie n’est qu’un remaniement du xiiie siècle : il est donc difficile de préciser en quel dialecte était écrite la rédaction primitive. Les quelques vers décasyllabiques qui la représentent appartiennent sans doute au dialecte de l’Ile-de-France ; quant au remanieur, il était évidemment picard, comme le prouvent la terminaison du participe féminin froncie 1735 ( = fronciée) assonant en i. e, et les formes -omes et -iemes des premières personnes pluriel d’un assez grand nombre de verbes : alomes 2242, diromes 871, iromes 374, poignomes 658, seromes 2601, somes 558, 590, vendromes 1307 ; aliemes 376, fussiemes 215, 1481. Il faut dire cependant que les formes en -ons sont de beaucoup les plus fréquentes : alons 2457, avon 511, dirons 674, entrons 2313, sons 783, troverons 267, tueron 518, etc.

Le scribe auquel nous devons l’unique ms. de l’Élie était lui-même du nord de la France ; il montre, en effet, les formes chuintantes : commenche 12, ochis 19, etc., les subjonctifs terminés par une gutturale : confonge 379, 1078, etc., meche 600, 1932, perge 1421, prenge 85, etc., et la substitution de l’au pi-