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introduction

une ancienne traduction néerlandaise. Certes, les héros des chansons de geste sont toujours des guerriers ; mais ces récits incessamment répétés de sièges et de batailles, tels qu’on les trouve dans F et tels qu’on les trouvait également, bien que moins nombreux, dans l’original commun et perdu de F et de E, ne sont pas une preuve d’antiquité ; ils annoncent plutôt la décadence prochaine du genre, où l’épopée dégénère en chronique.

Nous sommes, par conséquent, ramenés à la théorie de G. Paris. N reproduit, avec fidélité dans les détails essentiels, un poème français perdu, ne contenant pas l’épisode des aventures de Landri à Constantinople, donc plus simple et plus ancien que le poème, également perdu, que postule la comparaison de F et de E.

Désignant par les sigles O1 et O2 les deux poèmes français perdus, nous pouvons établir le classement suivant de nos versions : [1]

On pourrait faire valoir, contre ce classement, que F a en commun avec N des traits qui ne sont pas dans E, notamment l’inimitié de Landri et du fils de la marâtre

  1. Ce classement est loin d’être assuré pour le chant islandais, qui a pu être intermédiaire entre N et le chant des îles Fœroe.