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lxix
introduction

F, il secourt l’empereur de Constantinople contre son ennemi, l’almirante Mirabel, réussit à le vaincre et à anéantir son armée ; l’empereur lui donne la main de sa fille Mergelina et lui cède l’empire (fol. c. vj. v°). — Bientôt après ce mariage, Enrrique se rappelle Tomillas et sa trahison envers Oliva ; avec l’approbation de sa femme, il organise une expédition pour châtier le traître. — Sur ces entrefaites, la renommée des exploits d’Enrrique étant parvenue en France, le pape avait ordonné au comte de La Roche de reprendre sa femme. Il en résulte un différend entre le comte et Tomillas, dont la fille se trouve répudiée ; le roi prend parti pour Tomillas ; guerre : le comte et Oliva sont assiégés dans La Roche. — Venu en France avec son armée, Enrrique trouve ses parents assiégés ; il pénètre sous un déguisement dans le château, sans cependant se faire reconnaître ; puis il attaque les traîtres avec son armée : il tue de sa propre main Malindre, son demi-frère (fol. d. iij. v°) ; Tomillas est pris et supplicié (fol. d. vij. v°)[1].

On voit que cette suite d’événements ressemble en gros à ce qui est raconté dans F, mais en diffère par bien des détails ; la grande différence consiste en ceci que, dans E, le fils, Enrrique (= Landri) passe seul en Orient, le père restant en France ; par conséquent, Doon n’est pas fait prisonnier en combattant l’empereur de Constantinople au service du roi de Hongrie ; la délivrance du père par le fils a lieu dans des circonstances tout autres. Cet épisode de la guerre d’Orient, du combat entre le père et le fils, etc., est-il une invention de l’auteur de F, ou bien se trouvait-il dans l’original de E et a-t-il été laissé de côté par le traducteur espagnol ? On pourrait discuter longuement là-dessus,

  1. L’innocence d’Oliva est démontrée d’une façon ingénieuse et compliquée, qui doit être une invention de l’auteur espagnol (fol. d. v. v°), étant en rapport avec la forme spéciale qu’a revêtue dans E la machination de Tomillas contre Oliva.