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doon de la roche

Landri réunit son armée, les hommes de l’empereur [de Constantinople], et va attaquer Hautefeuille, la ville de Grifon. La troupe de Landri rencontre celle de Grifon ; Landri tue celui-ci de sa propre main et met ses gens en fuite ; il prend ensuite la ville, où il trouve un riche butin, qu’il envoie à son père (v. 4160-4191).

Landri croit pouvoir se reposer enfin : mais il en sera autrement. Un jour que l’empereur Alexandre de Constantinople est assis à une fenêtre de son palais, il voit un beau cygne, qui lui rappelle le vaillant Landri. La fille de l’empereur paraît ; elle demande à son père de faire revenir Landri, qui lui a promis de l’épouser. L’empereur envoie en France un messager, Malprin, qui devra rappeler à Landri ses engagements. Le messager part et trouve Landri au château de La Roche. Il lui parle de l’empereur Alexandre et de sa fille, qui languit d’amour pour lui, et lui présente un anneau, sur lequel il jura jadis de revenir vers son pays [Constantinople], dès qu’on le lui présenterait (v. 4192-4295).

Landri ne sait que faire ; mais son maître, Guinemant, lui reproche ses hésitations : « Tu as reconquis tes terres et vaincu tes ennemis ; ton père et ta mère se sont réconciliés ; tu dois retourner au pays où tu as pris jadis les armes ; l’empereur t’y comblera de dons, et tu épouseras sa fille ; Landri s’y résout (v. 4295-4320).

Mais un second messager arrive, messager de malheur : il annonce que « l’empereres de France » a été pris à la chasse, avec cent chevaliers de sa suite[1].

  1. M. Benary rapproche de cet épisode celui de Jean de Lanson, où Charlemagne est surpris et fait prisonnier à la chasse par le héros du poème (voir l’analyse de P. Paris dans Histoire littér. de la France, XXIII, 580).