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introduction

sonne, après avoir été traîné par la ville ; le corps est brûlé. Ensuite, arrive le tour d’Audegour : on la dépouille de ses vêtements, et on la jette dans le bûcher, qui vient de consumer les restes de son père ; les cendres sont semées au vent[1]. Quant à Malingre, on lui coupe les jarrets[2] ; mais le clergé, par ses supplications, obtient qu’on lui fasse grâce de la vie : il devient moine blanc, au cloître de Saint-Pierre (v. 3904-4058).

Doon, suivi de ses troupes, se dirige vers Cologne ; comme on lui en refuse l’entrée, il assiège la ville et y lance le feu grégeois, qui incendie des rues entières. Les bourgeois avaient reconnu Pépin comme seigneur et lui envoyaient annuellement un tribut ; épouvantés, ils prennent la résolution d’offrir les clés de la « tour » à Doon ; l’archevêque et son clergé se présentent devant le duc, et lui livrent la ville. Doon épouse Olive une seconde fois à l’église Saint-Pierre ; on célèbre des noces magnifiques, et Pépin vient y assister. Il embrasse Olive ; quant à Landri, il lui adresse des paroles élogieuses, et il lui promet la Bretagne, l’Anjou, la Normandie et la « seneschauciée de France ». Mais Landri refuse : il ne veut rien tenir de son oncle, qui a abandonné sa mère, accepté les présents de Tomile et refusé de le recevoir, lui Landri. Une scène violente a lieu entre l’oncle et le neveu ; Pépin exaspéré par les reproches de Landri, veut le frapper, mais Asson et Guinemant le calment ; Pépin quitte la ville (v. 4059-4159)[3].

  1. Dans E (fol. d. vij. v°), Oliva fait tirer à quatre chevaux, sous ses yeux, le traître Tomillas. Il n’est rien dit du supplice d’Aldigon (= Audegour).
  2. Ce supplice de Malingre rappelle la légende des Énervés de Jumièges, eux aussi fils révoltés contre l’autorité paternelle.
  3. Dans E (fol. d. vj. v°), Enrrique, une fois que Tomillas est pris, a une entrevue avec Pépin et lui adresse des reproches amers sur sa conduite ; mais l’oncle et le neveu se réconcilient immédiatement après.