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doon de la roche

lutte avec son frère, qu’il reconnaît, et est fait prisonnier par celui-ci[1]. Le siège de la ville se prolonge. Doon permet au menu peuple, aux femmes, aux vieillards et aux enfants de sortir de la ville pendant la nuit ; après un siège qui dure trois ans et demi, il ne reste à Tomile que vingt hommes. Quand ils n’ont plus à manger qu’un poulet, ils se lamentent et veulent aller demander grâce à Doon et à Landri. Mais Tomile refuse ; il propose de s’enfuir de l’autre côté du Rhin, en « Saissoigne » (le pays des « Saisnes », Saxons) : il y reniera la foi chrétienne, puis, aidé des païens, il terrifiera de nouveau ses ennemis. Les autres approuvent cette idée (v. 3832-3915).

Mais Landri fait bonne garde autour de la ville ; il veille jour et nuit[2]. Survient enfin l’évêque [Auberi], amenant un ingénieur, Gillibert, fils d’Henri : celui-ci construit des machines de guerre qui détruisent cent quarante toises des murs et brisent les portes d’ivoire. Mayence est prise. Tomile veut s’enfuir, mais il est fait prisonnier par Landri. On rend la ville à Asson, qui en était seigneur jusqu’au moment où il la quitta pour suivre son maître Doon. Le duc part pour La Roche, emmenant Tomile (v. 3916-3966).

Après qu’Olive a embrassé son fils, Tomile est précipité dans la prison [souterraine] où se trouve déjà sa fille. On dîne dans le palais, puis on fait venir Tomile, qui avoue son crime, et est pendu par Olive en per-

  1. Dans E (fol. d. iij. v°), il y a un combat entre Malindre (= Malingre) et Enrrique (= Landri), qui le tue d’un coup de lance.
  2. Cet épisode, qui ne mène à rien, semble une réminiscence d’un récit qui nous a été conservé dans E (fol. d. iiij. v°-d. v. r°) le traître Tomillas, assiégé, non dans Mayence, mais dans Cologne, fait creuser un chemin souterrain, qui débouche au dehors au moment où il veut sortir de ce chemin secret, il est surpris par les gens d’Enrrique, qui campent justement à l’endroit où se trouve l’issue ; il est reconnu et fait prisonnier.