et proteste contre le mariage[1] ; il menace Tomile d’un châtiment futur. De l’église, on se rend au palais. Tomile injurie Olive, et Doon renie son fils. Celui-ci se déclare prêt à combattre le calomniateur de sa mère ; Tomile lui tend son gant ; l’enfant saisit un bâton et frappe Tomile à la tête, si rudement qu’il tombe par terre. Doon défend à Tomile de se battre avec son fils ; il ordonne à Olive de rentrer à son « hôtel », où elle pourra se livrer à sa « puterie ». Olive proteste de nouveau de son innocence ; le petit Landri déclare qu’il vengera sa mère dès qu’il sera en état de porter les armes. L’auteur prédit qu’en effet Landri se fera redouter, d’Aix-la-Chapelle jusqu’à Constantinople. Désormais commence une merveilleuse chanson (v. 533-869).
Audegour s’efforce d’exciter Doon contre Landri et sa mère ; elle insulte et frappe le petit Landri toutes les fois qu’il vient voir son père. Elle met au monde un fils, Malingre, qui sera félon et perfide ; quand Landri a dix ans, Malingre entre dans sa septième année. Lui aussi insulte Landri ; même il le frappe[2], et Tomile lui donne un coup de pied. Cette fois, Doon prend le parti
- ↑ La protestation du jeune fils d’Olive contre le second mariage de son père se retrouve de même dans E (fol. a. viij, r°, en bas), mais cette protestation a lieu au palais, au moment où le repas de noces va commencer ; la scène à l’église manque. Cette scène se retrouve, au contraire, dans Parise la Duchesse, éd. Guessard et L. Larchey, p. 49 : le vieux Clarembaut y proteste contre le second mariage du duc Raimont qui a chassé sa première femme ; comme Landri, Clarembaut s’adresse directement à l’évêque (Parisse, v. 1631 ; comp. notre poème, v. 692-694).
- ↑ Ce thème de l’inimitié entre les jeunes Landri et Malingre se retrouve, avec d’autres circonstances, dans N (voir l’analyse de G. Paris, p. 109) ; il manque dans E. Dans ce dernier récit, Oliva, retirée dans un couvent et craignant les entreprises de Tomillas contre le jeune Enrrique (= Landri), fait répandre le bruit que celui-ci est mort, et l’envoie ensuite en Orient (E, fol. b. j.). Toute cette histoire semble une invention du rédacteur espagnol.