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doon de la roche

CHAPITRE IV

analyse du poème.[1]

Doon l’Allemand, chevalier presque sans terres (il ne possède que la ville de La Roche), a servi fidèlement, pendant trois ans, le roi Pépin, mais le roi ne lui a rien donné, et Doon, de son côté, ne veut rien lui demander. La sœur du roi, Olive, aime Doon, mais elle ne le dit à personne. Le jour de la Saint-André, le roi récompense les « soudoiers et les princes de sa cour ; cette fois encore, il ne donne rien à Doon. Les chevaliers couards débitent à ce sujet des plaisanteries qui parviennent à l’oreille de Pépin ; il fait venir Doon et, pour le récompenser, il lui offre la main de sa sœur Olive et toute la Lorraine[2]. Doon refuse d’abord, mais, par la volonté du roi, le mariage se fait : Landri est engendré. Doon s’établit à Cologne [avec sa femme] et sept cents chevaliers (v. 115).

Dans cette ville, il y avait un traître, Tomile, oncle de Ganelon, cousin germain de Hardré et de.. (nom altéré). Il dit à Doon que sa femme ne l’aime pas, qu’il l’a sur-

  1. Des analyses plus ou moins détaillées du poème (F), faites à d’autres points de vue que celle-ci, ont été données par Sachs, dans son travail cité, par Léon Gautier, Les Épopées françaises, 2e édit., II, 253-261, par W. Benary dans son mémoire cité, p. 313 et suiv. — Afin de décharger le chapitre suivant, on donne ici, en note, quelques indications sur les épisodes correspondants du roman espagnol en prose (E) et de la version norroise dans la Karlamagnus-Saga (N ; voir pour les détails bibliographiques le chapitre qui suit), et aussi quelques renvois à des épisodes analogues dans d’autres chansons de geste.
  2. Dans notre poème, ce terme a un sens fort étendu ; Cologne en fait partie, puisque Doon, après avoir reçu en fief la Lorraine, va s’établir dans cette ville.