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doon de la roche

U-e, trois laisses XII, XX, LXIII. — La seule observation à faire, c’est que, dans les laisses féminines en u, comme dans les laisses masculines, on trouve ui à côté d’u : destruite 449, 454, destruire 457, Puille 2192, desduire 2186. — Dans la laisse XII, martin 458 doit être fautif[1].

L’étude du texte, en dehors des assonances, nous donne quelques faits grammaticaux de plus. — Dans la déclinaison, l’s analogique de flexion peut faire défaut au cas sujet : Asse (A 30) 1343, 4151, mais Asses 1385, 1405, etc. ; de même emperere 4597. — À côté des premières personnes du pluriel des verbes en -on, que les assonances en o nous permettent de constater (escouton 4023, iron 4030), nous trouvons -omes dans le corps du vers : assauromes 1767, empliromes 3713, lairomes 2110, parleromes 318, poomes 1768, savomes 2047 si on lisait assauron, etc., le vers serait trop court d’une syllabe[2]. — En ce qui concerne le futur et le conditionnel d’avoir, on trouve avera 4516, av[e]rez 4524, mais avrai 1938, aras 2252, avra 2251, avroit 3212 ; de même dureroiz 3009, à côté de durra 291. — La forme analogique aima (première personne du présent de l’indicatif) se trouve au v. 1181. La terminaison -iens (première personne plur. du subj. imparfait ou du conditionnel) ne compte pour deux syllabes qu’au conditionnel : morrïens 1275, serïens 3211, garirïens 3212 ; cf. au subjonctif imparfait, dëussiens 3279. Dans la syllabe radicale des verbes, compte généralement pour deux syllabes ; on trouve cependant les formes

  1. Nous avons signalé plus haut des fautes contre la morphologie commises en vue de l’assonance ; il y a également des fautes contre la syntaxe : entrepris 235, pour entreprise ; froissiés 3092, (masculin), au lieu du féminin froissies ; envie 1479 (indicatif), pour envoit (subjonctif), qu’exige le sens de la phrase.
  2. Même emploi simultané des deux formes dans Orson de Beauvais ; voir l’édition de G. Paris, Introd., p. xxxv.