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notes

Rhin (v. 3911), sont, dans les chansons de geste, toujours représentés comme païens. L’ambition de Tomile est de jouer, avec leur aide, le rôle d’un Isambart, d’un Girard de Fratte (dans la suite d’Aspremont conservée en italien ; G. Paris, Hist. poét. de Charlemagne, p. 325). Dans Girbert de Metz, également, le vieux Fromont se réfugie chez les Sarrasins d’Espagne et en revient avec une grande armée pour attaquer ses ennemis ; voir l’analyse de P. Paris, dans Hist. littér. de la France, XXII, 625, 628.

V. 4030-4036. Cette description de la pendaison de Tomile est loin d’être claire. Qu’est-ce que l’auteur veut dire au juste par le cercle et le chaienon (v. 4032) ? Il n’est pas facile de le comprendre. Dans Florence de Rome on lit (v. 4079, éd. Wallensköld) : Veez le la aux forches, au cou le chaenon ; ici, chaenon semble l’équivalent de hart « la corde qui sert à pendre ». — Ce qui paraît certain, c’est qu’on attachait à la potence, aux forches (v. 4030), une poulie (v. 4035), sur laquelle passait la corde ; il faut admettre qu’on tirait sur la corde, le condamné étant soulevé de terre et s’en allant en haut, contremont (v. 4035). — La même façon de pendre semble indiquée dans Parise la Duchesse, p. 19, v. 601-602, à propos du supplice du traître Milon :

Puis li ont fait la hart entor le col noer,
Contremont la sacherent, si l’ont fait ancroer.

Cette façon de pendre diffère de celle généralement connue, où l’on obligeait le condamné à monter sur une échelle, que le bourreau retirait ensuite sous ses pieds (comp. Florence de Rome, v. 4955). — Ici il semble être question également d’une sorte d’échelle (v. 4031 : La duchesse meïsme monta sur l’eschaillon), mais elle sert au personnage chargé de l’exécution (ici Olive) pour mettre le cercle autour du cou du condamné et fixer le « crampon » (cf. feri le cranpon, v. 4034). La poulie était-elle attachée à ce crampon ?

V. 4121. Par le present Tomile faillistes vos ma mere. Il faudrait peut-être corriger : Por le present Tomile ; comp. v. 4136-4157 :

Quant vo seror faillistes
Et vo nevou petit por l’avoir le traïtre.