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doon de la roche

moyen âge, p. 115, note 1), lâchent la bare, dès qu’ils voient que Doon sort avec sa troupe, et tournent bride ; Doon les poursuit.

V. 2720. Je te conjur ta loi et [tres]tot ton batisme (le manuscrit porte batesme). Nous avons noté trop tard pour pouvoir l’introduire dans notre texte la correction plus simple de M. Benary (p. 387 de son mémoire) : Je te conjur ta loi et tot ton batestire. On sait que batestire pour batesme est fréquent dans les chansons de geste.

V. 2728. Certes m’amor m’avez afïée et plevie. Ce vers est certainement altéré ; on pourrait lire, en biffant le premier m’ : Certes amor m’avez afïez et plevie ; cette correction a déjà été proposée par M. Benary (l. c.). Seulement, le vers ainsi corrigé se relie mal à celui qui suit : Ja set bien toz li monz tis peres est mes sire ; il faudrait admettre un mais sous-entendu, à moins de supposer un vers sauté par le copiste.

V. 2730. La restitution indiquée en note — Ma terre tient Malingres, par coi il me jostise — suppose que le pronom il ne se rapporte pas à Malingre, mais à l’empereur, dont il a été question dans le vers précédent. Des équivoques syntaxiques toutes semblables se trouvent ailleurs dans notre chanson ; par exemple, v. 2545-46 :

Mout fu granz li eschas que il ont conquesté.
Enz en parfonde chartre les fist li rois jeter.

Le les du v. 2546 désigne Doon et Jofroi, dont il a été question aux vv. 2542-43 tandis que il dans le v. 2545 se rapporte aux guerriers du roi Alixandre. — Pour la pensée, plutôt suggérée qu’exprimée, comp. plus loin, v. 2747 Ne ja ver[s] Alixandre n’avrai ma foi mentie, et le récit en prose sur Ami et Amile, publié par Mone, d’après un manuscrit de Lille, dans Anzeiger für die Kunde der teutschen Vorzeit V (1836) col. 162 : elle (la fille de Charlemagne) le requist qu’il (Ami) fust son ami. Et Ami en nulle maniere ne s’i acordast, que il ne vouloit mie faire traïson a son seingnour.

V. 2782. Il y a ici, et dans la suite de la chanson, des confusions singulières, qui peuvent difficilement être imputées aux copistes, mais qui semblent être le fait de l’auteur. Jofroi, qui figure ici comme compagnon de Landri, était représenté dans ce qui précède comme compagnon de