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doon de la roche

qui est du xiiie siècle, la chute de l’s avant consonne est assez fréquente[1]. — S, à la fin d’un mot, s’écrit assez souvent x : boix 3173, 3236, 3386, dux 11, etc., desormeix 1882, foix 3455, jamaix 2799, moix 103, Parix 12. — Même fait dans Orson de Beauvais, Introd., p. XII. — Parfois, s s’emploie d’une façon irrationnelle : asmonne (aumosne) 3416 ; cheuste (cheüte), 2577 ; ois (oi, lat. habui) 2857[2]. — On a noté une fois la chute du groupe st à la fin d’un mot : dona, pour donast, 2641.

Une prononciation très indistincte des consonnes finales semble indiquée par la graphie chant, pour champ, 2454[3].

Z issu de t + s latin devient à peu près toujours s : adoubés 34, consoilliés 3139, preis 3118, orés (orrez) 10, souffrés 1292, etc. ; les exemples sont innombrables.

Finalement, on peut observer que le copiste a une tendance à doubler les consonnes : corraige 3300, donney (doné) 408, pallais 3121, remesse (remese) 3098, seullement 8, taissiés (taisiez) 840, tollir 29.

Morphologie. — Déclinaison. — Notons l’emploi continuel du cas régime pour le cas sujet. Il est inutile de citer des exemples ; il suffit de renvoyer le lecteur aux variantes, relevées complètement, des 118 premiers vers du texte.

Conjugaison. — Nous avons relevé redoz (première personne du singulier du présent de l’indicatif) dans les

  1. Dans leur Introduction à l’édition de Raoul de Cambrai (p. LXXXVIII, note 2), P. Meyer et A. Longnon citent une charte de 1238, écrite dans la partie méridionale du département de l’Aisne, comme le plus ancien texte à eux connu où se rencontre ce fait.
  2. On peut comparer chastive (chative, chetive) dans Parise la Duchesse, p. 29.
  3. On trouve champs, pour chants, dans un manuscrit du xve siècle, cité dans le Bulletin de la Société des anciens textes français, III, 86.