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brun de la montaigne


Jusque présent on n’a pu faire remonter l’usage actuel au-delà du poëte Jehan le Maire qui vivait à la fin du XVe siècle et au commencement du XVIe[1]. « Nostre « gentil Clement Marot », dit Pasquier[2], « en la seconde impression de ses œuvres[3], recognoissoit que ce fut lui qui luy enseigna de ne faillir en la coupe féminine au milieu d’un vers » ; et encore tolérait-il la syllabe atone au premier hémistiche dans l’alexandrin[4]. Or, il se trouve que l’auteur de Brun de la Montaigne, antérieur de plus d’un siècle à Jehan le Maire, suit très-exactement l’usage actuel, ne plaçant jamais une syllabe atone à la fin du premier hémistiche sans en procurer l’élision en la faisant suivre d’un mot commençant par une voyelle[5].

Brun de la Montaigne a été pour la première fois, je le crois du moins, cité dans un ouvrage singulier, moitié

  1. Voy. sur ce poëte l’abbé Sallier, dans les anciens Mémoires de l’Académie des Inscriptions, XIII, 593.
  2. Recherches de la France, l. VI, ch. v, p. 735 de l’édition de 1611.
  3. Dans la préface de l’Adolescence Clémentine (1532), en réalité la première édition de Marot qui nous soit connue (édition Jannet, 1688, t. IV, p. 189).
  4. Voy. Quicherat, Traité de versification française, 2e édit., p. 327 et suiv.
  5. Je ne vois d’exception qu’au v. 82 :

    Ou les fées repairent, sachiez certainement

    qui, étant unique en son genre, doit être considéré comme fautif.

    J’ai donc eu tort v. 673 de proposer comme restitution [que faites] qui viole la règle ; on pourrait admettre [soit fait].