Page:Anonyme - Al-Cheil et Esou-Li.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les habitans du Kaire, en admiration,
Témoignent leur plaisir par acclamation.


L’impatient Al-Cheil, sur le seuil de sa porte,
Maudissait la lenteur de la brillante escorte :
Le cortège approchait et son cœur palpita
Lorsque le palanquin devant lui s’arrêta.
Le chameau s’agenouille et promène sa tête,
Semblant avec dédain regarder cette fête.
Par un eunuque noir, dans son harem brillant,
La fille de Mahmoud est conduite à l’instant.


Recevant le sélam de cette multitude,
Al-Cheil lui témoigna toute sa gratitude :
Aux parens, aux amis il offrit le hachihh,
Puis à tout le restant fit donner le bakchihh48.
Chacun se retira content de sa largesse,
Célébrant cet hymen par des chants d’allégresse.


Al-Cheil est libre enfin ! Dans son ravissement,
Il éprouve en son cœur ce doux frémissement