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Voyant qu’il obtenait sa charmante conquête,
Al-Cheil, ivre d’amour, faillit perdre la tête.
Le khâdi, très surpris de le voir si joyeux,
Pour le bien regarder se fatiguait les yeux ;
Plus il réfléchissait, moins il pouvait comprendre
Ce qui lui plaisait tant à devenir son gendre.


Devant quatre témoins le nikakh fut signé.
Pour compléter l’apport par Mahmoud désigné,
Rentré dans son sérail45 l’heureux Al-Cheil s’empresse
D’envoyer au khâdi la dot de sa maîtresse.


La belle fiancée, au coucher du soleil,
En cortège brillant se rend auprès d’Al-Cheil.
On aperçoit de loin les torches enflammées
Que portent des fellahs46 éclairant des Almées
Qui dansent en chantant tout le long du chemin ;
Sur un chameau trotteur, un riche palanquin
Cache la mariée aux regards des profanes ;

Puis viennent les parens, tous montés sur des ânes47.