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Esou-Li possédant tant d’appas en partage,
Était du grand Allah le plus parfait ouvrage.


Le cœur du pauvre Al-Cheil, calme jusqu’à ce jour,
Est enflammé soudain du plus ardent amour.
Par les charmes nombreux qui s’offrent à sa vue,
Il éprouve à l’instant une ivresse inconnue.
Faisant pour résister d’inutiles efforts,
Il exprime en ces mots ses amoureux transports :
L’aspect de tes attraits vient d’embraser mon ame
D’un sentiment nouveau, d’une brulante flamme.
O divine Houri ! quel est donc ton projet ?
De ta présence ici quel est donc le sujet ?
Pourquoi me montres-tu le céleste assemblage
De ces mille beautés dont brille ton visage,
Qu’aux étrangers jamais, tu dois bien le savoir,
Le Koran te défend de laisser entrevoir ?
D’une telle faveur j’aurais l’ame ravie,
Si tu viens pour charmer le reste de ma vie,
En comblant mes désirs. De grace explique-toi !
Veux-tu que je t’épouse ? ou qu’attends-tu de moi ?...