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» Le 4 septembre, dans le but d’attirer sa femme au-dehors, Chazal lui fit écrire, par un écrivain public, une lettre au nom du sieur Pommier, agent de la société des gens de lettres. Pommier l’y invitait à passer à son cabinet pour affaire qui l’intéressait, le lendemain entre dix et onze heures. Le lendemain, à l’heure indiquée, Chazal l’attendit en effet dans la rue du Bac ; mais la dame Chazal, soupçonnant le piège, était allée au prétendu rendez-vous avant neuf heures. Ernest demanda à son père, le 9 septembre, pourquoi les pistolets étaient toujours chargés, et s’il voulait faire un mauvais coup. « C’est possible, si on me pousse à bout, » répondit-il. Le 10, il partit de Montmartre, selon son usage, entre neuf et dix heures du matin. Selon son usage aussi, il arriva à onze heures pour déjeuner chez son traiteur de la rue du Bac.

» À trois heures et demie de l’après-midi, la dame Chazal revenait chez elle : en approchant de sa maison, elle vit de loin son mari ; il avait les mains dans les goussets de son pantalon, la forme des pistolets s’y dessinait parfaitement. Il s’avançait vers elle. Arrivé à quatre ou cinq pas de distance, il quitta le trottoir, il fit un circuit, et revenant par derrière, il lui tira un coup de pistolet à bout portant ; puis il posa sur le trottoir le pistolet dont il venait de se servir, il prit son autre arme dans la main droite. Il tenait encore ce second pistolet armé, quand le concierge de la dame Chazal, attiré par le bruit de la détonation, le somma de remettre son arme.