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— D. Les juges avaient réglé que votre fille serait placée dans une maison de commerce choisie par vous et votre femme ou par le tribunal : des difficultés ont empêché l’exécution de cette décision ?

— R. Je ne sais quelles étaient ces difficultés.

— D. C’est vous qui devez nous apprendre cela.

— R. Je n’en sais rien. Le crime ne peut pas être compris par une âme aussi candide que la mienne.

— D. Est-ce par haine ou par vengeance que vous vous êtes porté à devenir l’assassin de votre femme ?

— R. Non, mon cœur n’a jamais éprouvé ni haine ni vengeance.

— D. Pour quel motif vous étiez-vous donc précautionné de pistolets et de balles ?

— R. Pouvez-vous me faire une pareille demande, quand c’est moi qui ai donné tous les renseignemens consignés dans l’acte d’accusation ! J’avais acheté les pistolets pour me défendre.

— D. Expliquez-vous.

— R. Je voulais savoir jusqu’où ma femme pousserait la persécution à mon égard. J’avais acheté les pistolets pour ma femme ; cependant je voulais encore punir un autre individu : je voulais punir encore l’avoué Duclos, qui est l’auteur de toutes les fautes de ma femme et de mes malheurs.

— D. Ne vous êtes-vous pas exercé à tirer au pistolet ?

— R. Oui, Monsieur.

— D. Vous avez déclaré que vous ne vous étiez pas exercé dans l’intention d’atteindre plus facilement votre femme, que vous n’aviez pas besoin de connaître la portée de vos pistolets, ayant l’intention de tirer à bout portant sur votre femme.

— R. Cela est vrai.