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» Arrêté aussitôt, il dit aux personnes qui le conduisaient chez le commissaire de police, que le pistolet qui était encore chargé n’était pas pour lui, qui n’était pas assez lâche pour se tuer, et que tout ce qu’il regrettait, c’était d’avoir manqué son coup et de ne pas avoir fait deux orphelins. Devant le commissaire de police et dans l’instruction il a renouvelé ces mêmes aveux, ajoutant que c’était la crainte de blesser une autre personne que sa femme qui avait détruit son courage, et qui l’avait empêché de décharger son second pistolet.

» La charge retirée de ce second pistolet par un armurier se composait d’une balle, d’un grain de plomb et de poudre. L’accusé a avoué que la charge du pistolet déchargé par lui était la même. À peine frappée, la dame Chazal avait senti ses jambes fléchir, et elle était tombée sur ses genoux ; il fallut la transporter à son domicile.

» Les médecins appelés reconnurent en arrière et un peu plus bas que la partie postérieure de l’aisselle, une plaie d’arme à feu qui causait à la blessée une douleur aiguë dans la région du cœur, et qui lui fit cracher le sang. La balle n’a pas pu être extraite, et la malade a été obligée de garder le lit pendant longtemps. »

M. LE PRÉSIDENT procède à l’interrogatoire de l’accusé : En 1820, vous avez fondé à Paris un établissement de graveur-lithographe.

CHAZAL : Je demande à présenter quelques observations à la Cour.

M. LE PRÉSIDENT : Quelles observations avez-vous à faire ?