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( 1581 ) SESS1 ( 1582 ) ddmontxer que la France avail tout fait pour pre*v«nir la guerre de 1866; que si elle tfavait pas ignore* Palliance de la Prusse et de P Italic, elle avait laisse* a celle-ci touiela xesponsabilite de sa conduite, et .qu'au del a du Rhin com me au dela dps Alpes, la politique imperiale s'etait toujours inspire© des monies sentiments de conciliation et d'apaisement. Puis, revenantsur ses declarations du 5 decembre et defendant la convention du 15 septembre, attaquee par M. Thiers, il ajouia que, sans rien retirer de ce qu'il avait dit en faveur de la papaute, il de- savouait toute inlerp relation que Ton donnerait a ses paroles dans un sens eontraire & i 'exis- tence de Punite italienne. JJ y avait dans ce laiagage noa pas un cbangemeni d!atlitude, puis- que la declaration jsur Rome e*tait expressdment maintenue, mais un correctif qui fut juge ne- cessaire, sans doute pour calmer les apprehen- sions de 1 Italic Car M. Rouher, parlanl de la manifcre dont s'etait faite Punite italienne, -avait tres-nettement blame" le concours prete* a Gari- baldi par le cabinet de Turin dans la conqutHe des Deux-Siciles, et il avait mdme dit que mieux eut valu pour le roi YiGtor-fimmanuel declarer ouvertement la guerre au roi Fran- cois II que se rendre le complice dela revolution et recevoir un rovaume de sa main. Celte ma- niere d'envisager Pannexion des Deux-Siciles donna lieu a beaucoup de commentaires; on pretendit que M* Rouher avait pose* un princi- pe de de*membrement de Punite italienne, et e'est conlre une pareille interpretation qu'il protestait dans son second di scours. Mais cette explication, pour calmer quelques susceptibi- lites, n'dtait rien a la difficult^ da probleme; car il s'agissait et il s'agit toujours de savoir comment Porganisation de Punite italienne peut s'accorder avec le maintien de la souverainete pontificale. Le debat sur les affaires d'AIlemagne se ter- mina dans la seance du 10 decembre, ou plu- sieurs orateurs prirent encore la parole. M. Lan- juinais, dans un di scours ou la moderation de la forme ne parvenait point a deguiser les atta- ques les plus vives^ accusa Pempire d'etre un gouvernement personnel a Pinterieur etrevolu- tionnaire au debors, en ce sens que, par le md- pris des traitds, il avait ouvert la porte a toutes les aventures et a toutes les tentatives. M. Giid- roult, dont Jes dernieres declarations de M. Rou- her contrariaient les iddes, s'eieva contre la politique qu'elles caracterisaient , presentant M. Thiers comme le vrai maltre de la situation, la majorite et Pempereur lui-meme comme s'etant subordonnes aux vues de Pancien mi- nistre de la monarchiede juilletj; tactique qn'il devait oontinuer ensuite dans son journal, V Opinion nationals Enfin, BL de Kerveguen, depute de Toulon^ provoqua un incident ora- geux en apportant a la tribune un article de la Finance^ ou cinq des grands journaux de

Paris, clairement designes, eiaient accuses d'a-

voir recu de Pargent de la Prussc et de Pita- lie, pendant la campagne de 1566, pour soute- nir une politique favorable a e'es deux puissan- ces. Cet incident eutun grand ^t facbeux re- ' tentissement dans la presse. 11 etait naturel que MM, Gueroult et Havin, deux deputes journa- 1 listes, protestassent vivement. Nous nous occu- pons ailleurs de cette affaire. (P. France.) II nous suffira d'exprimer ici le regret que la chambre, aprds avoir entendu Paccusation ren- , fermee dans Particle de la Finance^ n'ait pas cru devoir entendre egalement plus tard la de- claration du jury d?honneur que M. Havin es- saya vainement, a deux reprises, de lire a la tribune. C'est au milieu de la premiere et vio- Iente emotion causde par Paccusation dont M. de Kerveguen s'etait fait si legerement Porgane que Pordre du jour sur les interpellations rela- tives a PAllemagne fut vote par 231 voix con- tre 23. La discussion de la loi militaire et celle du budget devaient ramener incidemment les ques- tions de politique exteri cure apropos des luelles le gouvernement n J a cesse de donner a la cham- bre les m6mes assurances pacifiques, tout en poursuivant avec acllvite la reorganisation dc nos forces nalionales. Parmi les autres debats souleves parvoie d'in- terpgllation et quimontrent le mieux le develop- pement croissant de Paction parlementaire, il faul placer au premier rang le debat sur la situation economique et industrielle du pays. La demande, signee par trenle membresde la chambre, avait ete autorisee, a Punanimite, dans la reunion des bureaux. (II n'est pas inutile de remarquer ici que les bureaux ont refuse d'admettre un grand nombre d'interpellationsemanees de la gauche ; mais ces refus, en fait, ne peuvent etre que des ajournements, puisqu'on peut tout discuter a Poccasion du budget, seulement avec plus ou moins d'a-propos et d'utilite) Elle etait attendue avec impatience par les grands centres indus- tries du Nord et de PJisl et les ennemis de la liberie commerciale, inauguree par le traite avec P Angle terre, esperai en t peser par 1 a cham bre sur le gouvernement afin d'amener une denoncia- tion du traite. Nous ne croypns pas que jamais, sous aucun regime, les intents du pays aient donneiieu a une discussion plus approfondie et plus passionnee. Les li mites de ce travail nous obligent de nous bonier a quelques courtes in- dications. Seance du 11 mai ; Discours de M. Kolb-Bernard, protectlonniste jusqu'a la prohi- bition, et deM. de Tillaucourt , plas modere, mais egalement mecontent au point de vue agricole, des resultats du traite de commerce. 12 mai : M. Brame altaque le libre echange, en